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L’association Train-Train Liban s’en remet au Conseil d’État


L’association Train-Train Liban s’en remet au Conseil d’État.









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Relique d’une épopée, cette locomotive est réduite à l’état d’épave.




Titanic




14/03/2015


L’association Train-Train Liban s’est portée partie civile en engageant une procédure auprès du Conseil d’État contre Ziad Nasr, directeur général des rails au sein du ministère des Travaux publics et des Transports. L’association se dit lésée par le désintéressement et la désinvolture manifestés par M. Nasr qui aurait ignoré un courrier de requêtes qui lui ont été adressées. « Nous n’avons jamais obtenu de réponses à nos cinq lettres enregistrées sous les numéros 1555, 1556, 1557, 1558 et 1559 », signale Élias Maalouf, président et cofondateur de l’association, qui a intenté un procès par le biais de l’avocate Carla Michèle Habre.

La réclamation, enregistrée sous le numéro 1555, exposait une étude permettant la remise en service de la ligne reliant Batroun à Jbeil. Selon le président de l’ONG, « le financement de l’opération sera assuré par des associations internationales et des membres de la diaspora libanaise ». Il précise que sur les 17,3 km de la voie ferrée, il manque simplement deux kilomètres de rails. Et s’il est vrai que les wagons sont endommagés, quatre locomotives, dont trois polonaises entreposées à la gare Nakoura-Beyrouth-Tripoli, sont aisément récupérables. « Elles devraient être réparées pour la somme de 3 000 dollars chacune. »


 


(Pour mémoire  : Un circuit de bus et une seule ligne ferroviaire, des promesses bien maigres pour le transport public au Liban)


 


Par ailleurs, une société mécène, dont le nom n’a pas été révélé par M. Maalouf, est résolue à prendre en charge les travaux de restauration des trois gares, des cinq ponts et du petit tunnel qui émaillent la ligne Jbeil-Batroun. Quant à l’empiètement sur les biens publics, « les complications ne sont pas notoires puisqu’il est surtout question d’abris pour une ou deux voitures, ou d’élevage de poules », signale Élias Maalouf, ajoutant que le projet a été sérieusement étudié et que sa réalisation n’a besoin que de quelques mois.
Le projet a néanmoins besoin de l’autorisation du gouvernement et de la collaboration technique de la Direction générale des rails… Mais celle-ci oppose « un silence total ».

L’activation de la ligne Batroun-Jbeil permettrait ainsi une grande capacité de transport pour un encombrement faible, souligne M. Maalouf. Selon l’association, le chemin de fer est un atout particulièrement avantageux contre les accidents et les pertes de temps dans la congestion. Donc un moyen pratique et moins pénible pour se rendre entre les deux villes.

Dans son courrier (1556) datant du 3 novembre 2014, l’association sollicite la visite de la gare ferroviaire de Beyrouth, et ce afin de préparer des manifestations culturelles, pour faire découvrir les vestiges de ce lieu chargé de mémoire et sensibiliser l’opinion publique sur le patrimoine ferroviaire. « Les gares sont des monuments qui font partie de l’héritage historique et reflètent une époque du Liban qui doit rester dans la mémoire collective. »
Dans un autre courrier, l’association Train-Train Liban demandait l’occupation temporaire, du 20 juillet au 20 août prochains, des différents sites de la ligne Beyrouth-Rayak pour organiser des activités culturelles (concerts, théâtre, projection de films documentaires).

Là encore, silence radio, selon l’ONG. « M. Nasr déclame aux médias qu’il soutient nos projets. Bizarre qu’il n’ait jamais voulu répondre à tout ce courrier. » Comme à cette autre lettre restée également sans réponse, où Train-Train Liban demandait l’autorisation d’effectuer une visite de reconnaissance à la gare de Rayak, à ses ateliers de maintenance et son usine historique. « Car ce patrimoine est précieux et l’association tient à le préserver en transformant les lieux en musée. »

À moins qu’il ne soit vu par les décideurs comme un encombrant vestige d’un passé archaïque, comme de plus en plus fréquemment au Liban quand il s’agit de patrimoine…

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