Bassil inaugure le séminaire diplomatique et présente une feuille de route pour dynamiser le rôle des ambassadeurs
Le ministre des Affaires étrangères crée un « précédent historique » au palais Bustros pour défendre les intérêts économiques et commerciaux du Liban.
Il s’agit là d’une première. Se fixant pour objectif la dynamisation de l’action diplomatique au Liban et à l’extérieur, le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a donné hier le coup d’envoi du séminaire de travail auquel ont été convoqués l’ensemble des représentants de la diplomatie à l’intérieur et à l’extérieur du Liban pour examiner trois volets de l’action diplomatique : l’économie, le politique et le rôle de la communauté libanaise résidant à l’étranger.
Autant de sujets visant, a souligné M. Bassil, à revivifier la diplomatie, sous un angle plus entreprenant par le biais de réformes à introduire et d’une « diplomatie efficace », thème choisi par le ministre.
Sous le titre de « conférence diplomatique », le palais Bustros a ainsi accueilli une large partie du corps diplomatique libanais au Liban et à l’extérieur.
Ont également pris part à cette manifestation le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur ainisi que le ministre du Travail, Élias Bou Saab et Sejaan Azzi, l’ancien ministre Freij Sabounjian, quarante-deux ambassadeurs arabes et internationaux, six chargés d’affaires et conseils généraux, cinquante ambassadeurs, chefs de délégations et consuls généraux libanais au Liban et à l’étranger, en plus du président de l’association Franchise, Charles Arbid, et des représentants d’instances économiques et syndicales.
La première journée de ce séminaire, qui doit s’étaler sur trois jours, a été consacrée à la « diplomatie économique », le ministre Bassil ayant présenté, dans une allocution exhaustive, « une vision globale » pour l’avenir, une sorte de feuille de route comprenant notamment des réformes et une redynamisation du rôle et des fonctions du corps diplomatique libanais à l’étranger en vue d’une plus grande efficacité. Il s’agit, a dit M. Bassil en substance, de relancer l’économie interne et les investissements à travers une plus grande synergie entre l’intérieur et l’extérieur, entre les institutions libanaises et la communauté des Libanais se trouvant à l’étranger.
« Plus personne ne peut ignorer le fait que les considérations et les intérêts économiques sont le moteur principal des relations internationales, sachant que la locomotive de l’économie est celle qui entraîne généralement le wagon des politiques, et plus précisément pour ce qui a trait aux affaires extérieures », a déclaré le ministre.
M. Bassil a tenu à rappeler que la diplomatie économique a fini par « transformer le concept politique traditionnel de la diplomatie », notamment au lendemain de la mondialisation, donnant l’exemple du rôle important accordé depuis un certain temps aux « sections » économiques au sein des ambassades de pays tels que les États-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, l’Italie, la Chine, le Japon, etc.
Le ministre a tenu à rappeler l’importance et l’ampleur de la diaspora libanaise dont les bénéfices accumulés dans les pays d’accueil « atteignent 50 milliards de dollars par an, dont 8 milliards sont transférés au Liban, soit 20 % du PIB ».
Le ministre a exposé sa vision en soutenant l’idée que le rôle du ministère des Affaires étrangères « est essentiel pour la relance de la diplomatie économique », présentant dans les détails son plan pour réactiver ce rôle de manière efficace.
Il a en outre défini une feuille de route pour mettre en œuvre son plan, consistant notamment à encourager les investissements au Liban, à commercialiser les produits libanais à l’étranger, à promouvoir les sociétés et les marques libanaises à l’étranger, à mettre en exergue l’image du Liban à l’extérieur tout en explicitant les besoins de ses institutions économiques et financières.
À noter que le deuxième volet de la conférence – à savoir la diplomatie relative à la diaspora – se tiendra aujourd’hui à l’hôtel Le Royal, Dbayé, en présence de l’ancien ministre Michel Eddé.