Nassib Ghobril au cours de la conférence de HALFA à Paris.
L’Association des hommes d’affaires libanais de France (Halfa), en partenariat avec l’Union libanaise culturelle mondiale (ULCM), a organisé une rencontre à Paris sur les perspectives de l’économie libanaise face aux bouleversements régionaux. Le directeur du département de recherche et d’analyse économique à la Byblos Bank, Nassib Ghobril, y a donné une conférence devant un parterre de journalistes, d’ambassadeurs et d’hommes d’affaires.
« L’activité économique du Liban est basée sur l’indice de confiance des consommateurs et des investisseurs, qui a sévèrement été affecté depuis plusieurs mois à cause des chocs politiques et sécuritaires à répétition », a indiqué M. Ghobril. Selon lui, l’impact de la crise syrienne aurait pu être atténué si des réformes économiques avaient été entreprises au cours de la période de stabilité politique entre 2008 et septembre 2010. Cependant, M. Ghobril soutient que malgré la perte des opportunités depuis 2011, l’activité économique du pays s’en est plutôt bien sortie, grâce à la contribution de la diaspora libanaise. « Les transferts d’émigrés totalisent environ 7,6 milliards de dollars par an, soit l’équivalent de 19 % du PIB, a affirmé M. Ghobril, ce qui représente un des taux les plus élevés parmi les pays en développement. »« De plus, les expatriés sont les touristes qui dépensent le plus, ils représentent la principale demande sur le marché de l’immobilier, sont des acteurs de taille dans les dépôts et les demandes de crédit des banques libanaises, sont la principale source d’investissements directs étrangers et jouent un rôle dynamique dans le développement de leurs villages natals », a-t-il ajouté. L’économiste en chef a toutefois mis en garde les responsables politiques, « l’économie libanaise ne peut pas compter uniquement sur la contribution de la diaspora ». « Une stratégie d’action à long terme doit être rapidement mise en place », a conclu M. Ghobril, mettant également l’accent sur le besoin d’un rapprochement politique avec les émigrés, notamment ceux des troisième et quatrième générations.