Le festival de photographie méditerranéenne Photomed s’exporte au Liban grâce à l’initiative et à l’engagement de l’Office du tourisme du Liban à Paris. Entretien avec son directeur, Serge Akl, pour nous raconter cette aventure qui se tiendra à Beyrouth de la mi-janvier à la mi-février.
Le directeur de l’Office du tourisme du Liban à Paris, Mr Serge Akl.
Qu’est-ce que Photomed ?
Photomed est le Festival de la photographie méditerranéenne dont les fondateurs sont Philippe Heullant et Philippe Serenon. Il a pour vocation de montrer tous les aspects et la richesse de la Méditerranée à travers la photographie, aussi bien celle des grands maîtres que des jeunes photographes méditerranéens. Il se déroule tous les ans depuis trois ans dans les villes de Sanary-sur-Mer et Bandol au sud de la France, à côté de Toulon. Le commissaire général n’est autre que Jean Luc Monterosso, le fondateur et directeur de la Maison européenne de la photographie (Paris) qui réunit les travaux de photographes talentueux de tout le pourtour de la Méditerranée. Sa présence au sein de l’équipe de Photomed a assuré une très haute qualité des expositions dès la première édition, ce qui a contribué au succès immédiat du festival tant au niveau des photographes professionnels, de la presse française et internationale et du grand public, avec une fréquentation importante pour cette troisième année de plus de 55000 visiteurs en trois semaines.
Comment l’idée d’exporter Photomed au Liban est-elle née ?
Photomed nomme un pays à l’honneur pour chaque édition. Pour l’édition 2013, le Liban a été choisi. Tony Hage a été nommé commissaire de l’exposition de la jeune photographie libanaise et l’aide de l’Office du tourisme du Liban à Paris a été sollicitée pour faciliter l’organisation et la production de cette présence. Ce fut un grand succès. L’exposition des sept photographes choisis (ndlr voir plus bas) a marqué les esprits. Les organisateurs français ont été à la fois séduits par la qualité de nos photographes que par la facilité du travail avec nous au niveau organisationnel. Et lorsqu’ils nous ont fait part de leur rêve de faire voyager leur festival, nous avons relevé le défi ! De plus, le projet est novateur et nous avons trouvé de nombreux partenaires pour réaliser cet énorme chantier, tels l’Institut français du Liban, la Byblos Bank, Solidere et l’hôtel Le Gray…
Quel rôle tient l’Office du tourisme du Liban à Paris dans l’échange culturel entre la France et le Liban ?
L’Office du tourisme du Liban utilise tous les vecteurs de communications possibles pour promouvoir une image vraie et positive du Liban à l’étranger. La communication touristique stricto sensu n’est pas suffisante pour donner du contenu intéressant à la presse étrangère toute l’année. À cet angle de communication, nous ajoutons donc tout ce que le Liban a à offrir de beau et de qualitatif dans sa création et ses ressources humaines. Parler de culture, de gastronomie, de couture, du design, d’architecture, d’art de vivre en général, de cinéma (l’Office a lancé le premier guide des professionnels du cinéma libanais a35mmdebeyrouth.com) ou de photographie, donne du contenu intéressant et positif aux médias et contribue à changer la vision qu’ont les étrangers de notre pays. Aider des artistes libanais à montrer leurs œuvres en France ou à des Français à venir au Liban contribue à enrichir cette vie culturelle qui a des effets constructifs. Une aide à un tournage de film français au Liban, par exemple, est une promotion du territoire national en tant que cadre de tournage et sert nos industries de services. Aussi et surtout, créer nous-même l’événement, comme un concert de rock de groupes du Liban en France, une expo à Paris ou à Beyrouth ne fait qu’ajouter des rendez-vous qui alimenteront la presse en nouvelles de qualité…
Qui sont les invités d’honneur ?
Le réalisateur et photographe Costa Gavras qui exposera au Souk des joailliers à Solidere et Nino Migliori, le maître italien qui exposera à la Byblos Bank Sassine.
Qui sont les photographes libanais de cette édition ?
Fouad el Khoury a été choisi par Jean Luc Monterosso pour une exposition de son travail en tant que photographe de renommée internationale. Pour la jeune photographie libanaise Tony Hage a sélectionné les œuvres de Joanna Andraos, Caroline Tabet, Tanya Traboulsi, Lara Zankoul, Ghady Smat, Mazen Jannoun et Emile Issa qui seront exposés à Saifi Village. Mais, pour l’édition de Photomed au Liban, Jean Luc Monterosso a voulu aussi exposer les portraits pris par Tony Hage lorsqu’il était jeune photographe, au début des années 1980. À découvrir aux Souks des joailliers.
Un concours est prévu. Parlez-nous-en.
En collaboration avec l’Institut français et la Byblos Bank, et dans le cadre de la délocalisation de Photomed, un concours est organisé à l’attention des photographes professionnels libanais résidents au Liban. Le gagnant du concours aura l’opportunité d’exposer ses œuvres à Photomed France. Le jury est composé de trois personnalités du monde de la photographie, Jean Luc Monterosso, Guy Mandery et Philippe Heullant.
Cet évènement est-il appelé à se répéter ?
Oui, bien sûr ! Nous espérons pouvoir organiser cet événement tous les ans. Hormis l’effet médiatique positif d’un tel festival, il assure surtout, à travers le concours organisé avant le festival, et la lecture des portfolios de photographes pendant le festival par les directeurs de Photomed et Jean Luc, la présence d’au moins un photographe libanais à Photomed France tous les ans, et peut-être même des expos de talents libanais à la Maison européenne de la photographie. Ceci sera une victoire de plus pour le Liban et pour la photographie libanaise.
Propos recueillis par Grace Barmaki