Spécial Mansour Challita
50 ANS DE SERVICES RENDUS AU
LIBAN,A L’ULCM, ET À LA CULTURE BRÉSILIENNE
Parler de la vie de Mansour CHALLITA c’est dépeindre une histoire d’amour. Après des allers et retours, cet homme de lettre a fixé sa demeure au Brésil, sans oublier pour autant ses origines.
L’origine est unanime: Mansour Challita est, depuis 50 ans, le plus grand promoteur de Gibran Khalil Gibran et du monde arabe au Brésil
Mansour CHALLITA, né en Colombie le 24 décembre 1919, est issu de parents libanais, Youssef et Adèle CHALLITA, avec qui, âgé d’un an, il est parti pour le Liban. Il y a fait ses études primaires, sécondaires, et supérieures à l’Université Saint Joseph des Pêres Jésuits, à Beyrouth, d’où il est sorti Bachelier en Lettres Arabes et Françaises, ainsi qu’en Philosophie Arabe et Français. Il a suivi ensuite le cours de Droit en France et le cours de Journalisme aux U.S.A.
De 1948 à 1958, il a exercé le Droit et le Journalisme à Beyrouth (Liban), intercalant dans ses activités des voyages fréquents.
Si CHALLITA a fait du Droit c’est qu’il avait l’intention d’exercer ce métier ; c’est d’ailleurs ce qu’il a fait pendant un certain temps, à Beyrouth. Mais il a fini par en être déçu. Or, Joseph SAOUDA, le grand avocat, journaliste et leader politique, qui l’avait suivi pendant son stage, étant devenu ambassadeur du Liban au Brésil, l’a invité à l’y rejoindre pour diriger un journal que l’Ambassade comptait publier à l’intention de la colonie arabe.
Il a accepté cette invitation et, aussitôt arrivé a Rio, il a aidé l’ambassadeur SAOUDA à fonder le journal « Al-Akhbar » (Nouvelles) et, qui plus est, est passé à le diriger. Mais peu à peu il a fallu se rendre à l’évidence : il n’y avait pas au Brésil suffisamment de lecteurs susceptibles de justifier la publication d’un bon Journal rédigé en arabe. CHALLITA a profité alors pour connaître plus à fond le Brésil ; un an après, il est retourné au Liban où il y a repris sa carrière de journaliste et d’avocat.
Le temps est passé. Mais le destin l’avait déjà attaché au Brésil. Lorsque la Ligue des États Arabes (LEA), une organisation qui, à l’exemple de l’Organisation des États Américains (OEA), réunit tous les pays arabes, a décidé, en 1960, de créer une mission pour la représenter au Brésil, elle a pensé à CHALLITA pour diriger cette mission.
CHALLITA a accepté cette proposition et a exercé les fonctions d’ambassadeur au Brésil jusqu’en 1967. Mais il n’a jamais considéré son poste comme une sinécure. Bien au contraire, il s’est toujours consacré aux activités les plus variées afin de rendre service au Monde Arabe, notamment au Liban, dans les domaines politique, culturel et économique et visant toujours à rapprocher, de plus en plus, son monde du Brésil. Il se consacrait notamment à rédiger des articles pour des journaux et des revues, aux interviews données à la presse, aux livres et bulletins informatifs, aux voyages aux États du Brésil, à organiser des congrès et des festivals, des conférences, des débats et des concours journalistiques, à faire des films, qui, publiés dans les journaux et les revues les plus renommés « Correio da Manha », « O Globo », « Jornal do brasil », « Jornal do Cornercio », « O Cruzeiro », « Manchete », parmi beaucoup d’autres, ont tous eu une très grande répercussion.
En 1967, sur demande du gouvernement libanais, CHALLITA est retourné au Liban pour y exercer les fonctions de directeur général du Conseil National du Tourisme ; l’annee d’après, il a été secrétaire général de l’Union Libanaise Mondiale, une entité privée, bien que maintenue par le gouvernement de ce pays, chargée de garder le contact du Liban avec ses millions de ressortissants et descendants, éparpillés dans une cinquantaine de pays.
C’est en cette qualité qu’il a visité presque tous les pays du continent américain, du Canada à l’Argentine, où il a noué des relations avec de prestigieuses communautés libanaises, ainsi qu’avec la presse et des autorités locales. Il a favorisé la publication d’une revue rédigée en trois langues, ainsi que la production de cinq documentaires cinématographiques sur le Liban, considerés comme les meilleures films sur le Pays et produits par une compagnie nord américaine spécialisée dans ce genre de travail.
Trois ans plus tard, la Ligue des États Arabes l’a reinvité à la représenter au Brésil. CHALLITA a accepté, ayant renouvelé ses activités précédentes et éclairé l’opinion publique brésilienne sur le conflit entre les pays arabes et Israèl. Il a exercé ces fonctions jusqu’en 1975.
Cette même année, lorsque les missions diplomatiques brésiliennes ont dû sortir de Rio de Janeiro pour s’installer à Brasilia et lorsque la guerre a éclaté au Liban (provoquée par l’antagonisme entre la cause palestinienne – telle que conçue par certains leaders palestiniens – et l’indépendance du Pays), Mansour CHALLITA, ayant donné sa démission et désireux de rester à Rio, y a fondé l’Association Culturelle Internationale Gibran (ACIGI) et s’est consacré à son œuvre culturelle, surtout par le moyen d’articles, de livres, de conférences et de débats.
Intellectuel né, Mansour CHALITTA, qui s’exprime comme un conférencier et qui écrit en quatre langues (arabe, portugais, français et anglais), s’est fait naturaliser brésilien et a fait du Brésil sa patrie définitive. Il avoue avoir eu le coup de foudre pour le Brésil et affirme que, contrairement à beaucoup d’autres sentiments similaires, l’amour pour sa patrie d’adoption est le seul qui dure jusqu’à présent.
Sa vie ayant été consacrée aux lettres ; il ne s’est jamais marié et, suivant les traditions orientales, il est très discret sur sa vie privée.
Homme de lettres, CHALLITA a commencé à écrire à l’âge de 18 ans, lorsqu’il vivait au Liban. Il y écrivait des articles en français et en arabe, lesquels étaient publiées dans les meilleurs journaux et revues de Beyrouth « Le Jour », « Al-Amal », « La Revue du Liban » et « L’Orient ». Arrivé au Brésil en 1960, il n’a pas tardé à écrire aussi en portugais. Ses premiers articles, qui ont fait époque, étaient publiés au « Correio da Manha » et au « Cruzeiro ». Une fois ces deux publications disparues, ses articles paraissaient, régulièrement, à : « Jornal do Brasil », « O Globo » et « Manchete », ainsi que, sporadiquement, au « Jornal do Comércio » et dans plusieurs journaux des capitales de différents États brésiliens.
Ses articles développent les thèmes les plus variés, à savoir : le Liban ; la culture arabe ; les problèmes au Moyen Orient ; la politique nationale et internationale ; des problèmes humains tels que la peine de mort ; des problèmes sociaux tels que la surpopulation ; les problèmes brésiliens.
Lorsque le Liban a été victime d’agression, durant la guerre de 15 ans, beaucoup d’articles de CHALLITA se sont consacrés à la défense de ce Pays. L’article intitulé « Un Peuple Indestructble » a été publié dans les deux journaux les plus importants de Rio de Janeiro « O Globo », le 21 avril 1980, et « Jornal do Brasil », le 22 novembre 1995, ainsi que dans des journaux d’autres Êtats brésiliens « O Estado de S. Paulo » à Sao Paulo, « A Critica » à Manaus, « A Gazeta » à Espirito Santo et « Estado de Minas » à Belo Horizonte. Vu que l’intérêt suscité par beaucoup de ces articles était permanent, ils ont été recueillis dans des livres, parmi lesquels « Mosaiques du Moyen Orient », écrit en portugais, et « Cocktail », rédigé en français.
LE SEIGNEUR DES LETTRES
Depuis qu’il a commencé à travailler, Mansour CHALLITA a toujours attaché une très grande importance au livres, à tel point qu’il a déjà cinquante-sept publications en portugais, quatre en français et une en anglais. Ce sont des traductions, des anthologies, des monographies et des livres de fiction (contes et romans).
Dans le but de présenter à la culture brésilienne, si éclectique et si hospitalière, une culture differente qui reproduit la spiritualité et la sagesse de l’âme orientale, il a traduit essentiellement les chefs-d’oeuvre de la littérature arabe, parmi lesquels : le Coran, qui est en même temps le livre sacré de la religion musulmane et le plus grand chef-d’oeuvre de la littérature arabe ; les « Mille et Une Nuits », peut-être le plus grand livre de fiction de toutes les littérature ; « Calila et Dimna », de Ibn al-Mukfah, receuil de fables de toute beauté, pleines de sagesse. Il a réuni, ensuite, des pages choisies de plusieurs genres de la littérature arabe en un livre intitulé « Les Plus Belles Pages de la Littérature Arabe », considéré comme un classique au Brésil.
Mais Mansour CHALLITA était vraiment séduit par un genre littéraire qui semble satisfaire à un besoin, à une aspiration de la culture moderne (car, si nous avons aujourd’hui à notre disposition des livres excellents, nous n’avons presque pas de temps pour les lire) ; l’anthologie, qui nous permet de connaître, en un seul volume, les morceaux choisis de dizaines de livres. C’est ainsi que CHALLITA est devenu le plus grand auteur d’anthologies au Brésil. Il a publié 17 livres de ce genre, parmi lesquels : « Les plus Belles Pensées de Tous les Temps » ; « Les Plus Belles Pages de la Littérature Arabe » ; « Les Plus Belles Pages de la Littérature Libanaise » ; « Tout Gibran » (les pages les plus émouvantes de ses 16 livres) ; « Hymnes au Plaisir » (les poèmes d’amour les plus touchants des littératures orientales) ; « Les Plus Belles Pensées d’Amour de Tous les Temps » ; « Anthologie Internationale du Rire » ; « Anthologie Érotique » ; « Les Plus Belles Pages de la Littérature Universelle » ; « 2000 Citations, Anecdotes et Paraboles Inoubliables ». Toutefois, l’anthologie qui continue d’obtenir le plus vif succès auprès des lecteurs est toujours « Les Plus Belles Pensées de Tous les Temps », une œuvre, qui ne cesse de croitre d’édition en édition, publiée en 5 volumes qui contiennent 2,144 pages et 18,566 pensées rigoureusement choisies pour séduire le lecteur.
Sont également dignes de remarque les 16 livres de Gibran que Mansour CHALLITA a traduits et promus si bien que l’auteur, méconnu jusque-là, est devenu un écrivain plus aimé et plus lu que Shakespeare, Omar Khayam, et Victor Hugo, parmi d’autres.
CHALLITA a écrit en même temps plusieurs essais de valeur indéniable, dont le premier a été « L’Art de la Politique », préfacé par Célio Borja comme suit : « Il faut annoncer la parution d’un livre qui réintroduit l’essai dans la littérature politique, en tant que genre littéraire au style aisé mais percutant et aux thèmes lourds et opaques. Le lecteur est épris de cette prose qui le maintient intéressé et attentif d’un bout à l’autre de la narration. »
Sont venus après : « Ce Moyen Orient Inconnu », qui a figuré pendant des mois sur la liste des livres les plus vendus, « La Littérature Arabe : Source de Beauté et de Sagesse » ; « Arabie Saoudite : Les Mille et Une Nuits à l’Époque Moderne » ; « Charbel : Miracles au Vingtième Siècle » ; « Le Coran à la Portée de Tous » ; « L’Amour dans la Vie et dans l’Oeuvre de Gibran » ; « Santé et Longue Vie au travers des Sentiers de la Nature » ; « Le sexe après 60 ans », parmi d’autres.
Mais, malgré son amour pour les traductions, les anthologies et les essais, Mansour CHALLITA n’a jamais oublié la fiction. Il a écrit ses premiers contes lorsqu’il était encore sur les bancs scolaires : « Rachel ou la Découverte de l’Amour » ; « Giselle : le Rêve » ; « Dalila : l’Obsession » ; « L’Ouverture de la Porte Interdite ». D’autre contes ont été réunis dans le livre « Cocktail du Moyen Orient » : « Comment Savourer une Virginité » ; « Un Oriental Perdu à New York » ; « À la Recherche d’un Trésor ».
Mansour CHALLITA a écrit aussi deux romans : « D’Anabela à Zuleica : À la Recherche de l’Amour » et « Un Homme et son Destin » ; ce dernier a été traduit en anglais par lui-même et publié aux Éditions Vantage Press de New York, sous le titre de « From Anabela to Zuleica : In Pursuit of Love ».
Dans le premier de ces romans, le héros, qui conçoit l’image de la femme idéale, qu’il rêve de rencontrer, part à sa recherche dans le monde réel. Toujours plein d’espoir et toujours déçu, il passe d’une femme à l’autre. La rencontre-t-il à la fin ? Cette question plane sur le livre, n’étant répondue qu’au dernier chapitre, le plus beau de l’ouvrage.
Dans l’autre roman, dont les personnages sont un égyptien et sa femme nord américaine, l’auteur évoque les différences qui existent, dans le domaine de l’amour, entre l’Orient et l’Occident. Ce livre éveille chez le lecteur un enthousiasme immodéré. La Poétesse Alma SELVA, l’ayant ressenti, félicite l’auteur : « Ma fille unique, Maria das Graças, qui aime beaucoup lire, m’a conseillé votre roman ‘Un Homme et son Destin’. Je l’ai lu d’un bout à l’autre. Dieu ! Quel livre ! La lecture terminée, je suis tombée, émue, sous votre joug, j’ai plongé dans l’histoire et j’ai participé à ses mouvements. C’est formidable ! Vous êtes devenu un symbole, une idole en tant que romancier sentimental. Votre ardeur et votre enthousiasme sont, eux aussi, incomparables du point de vue culturel ».
PAS QUE DES LIVRES
Mansour CHALLITA n’a pas écrit que des articles et des livres ; il a exercé d’autres activités au service de sa mission, quelques unes à caractère social (voyages, réunions, visites aux États brésiliens), d’autres à caractère culturel. Des conférences ont été tenues dans de nombreuses institutions telles que l’Academie Brésilienne de Lettres, l’École de Commandement et État Majeur de l’Armée et l’École de Commandement et État Majeur de l’Aéronautique, parmi d’autres, dans beaucoup de clubs, associations, universités ; réunions occasionnelles, dans l’État de Rio de Janeiro, voire dans d’autres États brésiliens.
Les interviews données à des journaux et à des revues étaient fréquentes. Mais celles retransmises par la radio (notamment par la « Rádio Jornal do Brasil » et par la « Rádio Nacional ») étaient rares. « TV Manchete » et « TV Record » (São Paulo) ont montré Mansour CHALLITA plus d’une fois. On l’a vu également dans les émissions « Jo Soares » et « Sans Censure ».
DES HOMMAGES BIEN MÉRITÉS
Les réalisations, les livres, les articles, les festivals et les autres activités exercées par Mansour CHALLITA lui ont valu plusieurs déclarations officielles élogieuses et divers reportages favorables à la presse.
Le 14 avril 1966, l’Académie Brésilienne de Lettres lui a décerné la « Médaille Machado de Assis ». À cette occasion, le président de cette l’entité, M. Austregésilo de Athayde, a dit : « L’Académie Brésilienne de Lettres confère à Mansour CHALLITA la ‘Médaille Machado de Assis’ par suite des services qu’il nous a rendus en diffusant les grands auteurs arabes dans notre Pays ». Et il poursuit : « Ses études et ses traductions, excellentes de par leur fidélité, leur langage correct et la beauté de leur style, s’incorporent au patrimoine littéraire brésilien. On peut dire que les ouvrages, anciens ou modernes, les plus importants de la littérature arabe ont été divulgués beaucoup plus fréquemment dans notre Pays après les efforts de M. Mansour CHALLITA, grâce à son travail de diplomate et à sa contribution splendide à la culture brésilienne, qui ont permis au peuple de connaître plus profondément les sources de sagesse et de beauté orientales, présentes chez les auteurs les plus renommés et prestigieux de la littérature arabe ».
Et il ajoute dans le même discours : « Je vous assure que peu d’étrangers ont joui, dans les milieux intellectuels brésiliens, d’autant de prestige que Mansour CHALLITA, un prestige qui, à son tour, se reflète sur la littérature arabe. C’est pour ces raisons que l’Académie Brésilienne de Lettres lui décerne, en toute justice et à l’unanimité de ses voix, cette médaille qui porte le nom du plus grand de ses écrivains ».
Dans la revue publiée par « Automóvel Club » en mars 1963, Leo ARRUDA définit Mansour CHALLITA comme suit : « Un genre différent de diplomate, doué de capacités extraordinaires pour exercer les hautes fonctions qui lui été confiées ».
Le journal « Correio Brasiliense » du 27 août 1966 écrit : « Diplomate, écrivain et journaliste, M. CHALLITA est très connu au Brésil par ses actions dynamiques, destinées à rendre toujours plus intenses – et mutuellement bénéfiques – les échanges entre le Brésil et le Monde Arabe ».
En 1971, un article d’une page entière, paru dans la revue publiée par le Club « Monte Libano » à Rio de Janeiro, exalte les différentes activités de Mansour CHALLITA et démontre combien elles profitent également au Liban.
En mars 1967, l’Assemblé et Législative de l’Êtat de Rio de Janeiro (ancient Êtat de Guanabara) a conféré à CHALLITA, le jour de la commémoration de l’anniversaire de la Ligue des Êtats Arabes, le titre de « Notable de l’Êtat », en reconnaissance de ses qualités.
En 1973, la même Assemblée a consacré une séance spéciale à Gibran et à son traducteur et promoteur, cette réunion ayant été commentée au « Journal de l’Assemblée Législative » du 27 août 1973, pages 2084 à 2088.
Le 10 décembre 1971, le sénateur Benjamin FARAH a prononcé, au Sénat Fédéral, un long discours, dont voici quelques morceaux : « …le brillant journaliste et écrivain Mansour CHALLITA, né au Liban, est une sorte d’ambassadeur de ce pays, un ambassadeur de la culture et de l’intelligence, qui encourage, avec le plus grand dévouement, les échanges entre le Brésil et le Liban. Mais pas que le Liban. Mansour CHALLITA représente la Ligue des Êtats Arabes, constituée de 27 pays membres, qui occupent 10 millions de km2 et réunissent 120 millions d’habitants. Mansour CHALLITA encourage le développement de leurs relations dans trois domaines : politique, économique, culturel. Il mérite toute notre considération… Les qualités de ce libanais illustre ont été louées par bien des personnes ; il a été exalté par de nombreuses organisations culturelles, par des clubs, des hommes de lettres, par la presse et par des journalistes ; son œuvre et son activité ont toujours suscité l’intérêt et l’admiration générale… ». Le discours complet du sénateur a été publié au « Journal du Congrès National » du 19 décembre 1971.
David Nasser, le journaliste le plus lu et le plus influent du Brésil, qui écrivait les articles de fond de la plus grande revue politique à l’époque « O Cruzeiro », a consacré l’éditorial du 12 mai 1971 à Mansour CHALLITA. Les passages ci-après exaltent l’importance de cet écrivain.
« J’ignore si, dans les veines de ce gentilhomme du sérail, court le sang d’un sultan ou l’éducation d’un prince. Mais je sais que la sérénité de ses conceptions et la patience de sa méthode ont fait de lui un diplomate entre deux mondes, le monde de son pays et son monde, soit le Liban et l’Amérique. Hostile au fanatisme, il ne voulait pas manger des juifs panés ; au contraire, il exposait avec une douce fermeté ses idées favorables au retour d’Israèl à ses anciennes frontières. Mais l’équilibre de ses attitudes et l’inexistence de rancune dans ses messages n’ont pas toujours été compris par quelques uns de ses compatriotes, ceux qui prêchaient la guerre à tout prix, à condition de ne pas y trouver la mort ».
Et il poursuit : Mansour CHALLITA est l’image elle-même de la sagesse libanaise, de l’âme pacifiste de ce peuple que Dieu a placé au carrefour de l’Orient, comme des panneaux indicateurs sur une route. Il nous offre l’optimisme d’une solution, même lorsqu’aucun espoir n’est perceptible : ‘Ne déclarez pas que les étoiles sont mortes parce que le ciel est nuageux’. Si un illettré l’attaque ou prèche le carnage par quelque moyen que ce soit, le libanais CHALLITA rappelle que la charité suprême consiste à reconnaître que l’erreur et le pêché ne sont pas issus de la malice, mais de l’ignorance. Quelqu’un a demandé à un arbre chargé de fruits : Pourquoi ne fais-tu aucun bruit ? Et l’arbre a répondu : « Mes fruits font de la propagande pour moi. Ça me suffit ».
Dans un article intitulé « Erudition et Poésie de l’Orient », publié dans le revue « O Cruzeiro » du 15 août 1973, Lincoln Nery écrit : « C’est en Orient que les dieux sont nés. C’est en Orient que sont nés la poésie, le parfum du sandale et les leçons éternelles de la sagesse… Cet extraordinaire Mansour CHALLITA, qui a traduit à notre intention les paroles de Gibran, gardant leur éclat et leur profondeur, vient de nous offrir les « Plus Belles Pages de la Littérature Arabe », dont la traduction préserve toute la pureté du texte original et où Mansour CHALLITA présente, dans ses 350 pages, un recueil de ce qui existe de plus beau et de plus permanent dans la littérature de son peuple. Tourner ces pages c’est faire tourner, devant les yeux, un caléidoscope enchanté et multicolore… Ce livre courtois, on le garde pour le relire dans les hiatus dépressifs de la vie, à cause surtout de son humour léger, semblable à l’assaisonnement qui rehausse le goût des aliments… Installé au Brésil depuis des années, Mansour CHALLITA est un de nos meilleurs écrivains ».
Le 20 août 1977, le journal « Ultima Hora » a publié à Rio de Janeiro l’article qui suit, signé par Sergio CINELLI : « Un nom de respect : Mansour CHALLITA ; il a été, pendant 15 ans, ministre plénipotentiaire de la Ligue des Êtats Arabes au Brésil ; aujourd’hui il est président de l’Association Culturelle Internationale Gibran (ACIGI). Considéré comme la plus grande autorité du Monde Arabe, Mansour CHALLITA est le principal responsable de la bonne marche des relations (informations, perspectives) et des échanges entre le monde arabe et le Brésil.
Journaliste, historien, écrivain et orateur aux vertus uniques, il maintient en éveil l’attention de toute sorte d’auditeurs grâce à ses paroles faciles et agréables, pleines d’informations et de contenu.
Le député Samir NASSER, de l’Assemblée Législative de l’Êtat de Rio de Janeiro, a signé, le 11 novembre 1980, au nom de l’Assemblée, une motion « priant Mansour CHALLITA d’accepter des félicitations et des vœux sincères pour la publication récente de sa traduction, en portugais, du « Coran »… Traduction fidèle, œuvre d’un écrivain qui connait les deux langues en profondeur ».
Et il ajoute : « En plus d’être un écrivain de rare sensibilité, Mansour CHALLITA développe avec zèle, en sa qualité de membre de l’Association Culturelle Internationale Gibran, obtenant des résultats excellents, les échanges entre les nations arabes et le Nouveau Monde.
Le 29 juin de 1981, le Conseil Municipal de la ville de Rio de Janeiro a organisé une séance solennelle exclusivement pour rendre hommage à Gibran et à Mansour CHALLITA. Ce dernier y a prononcé un discours sur sa mission et sur Gibran. Le même jour, les 18 pages de son exposé ont été publiées au « Journal du Conseil Municipal ».
Le 24 janvier 1983, le président de la République, M. João FIGUEIREDO, a reçu 40 étudiants qui avaient remporté le prix d’excellence. Le président leur a demandé : « Qu’est-ce que vous aimez mieux dans le domaine des études ? » Ils lui ont répondu : « La politique ». Après avoir répèter la question, le président a rétorqué : « La politique ? Je vais vous montrer ce que c’est la politique ». Et, prenant dans sa bibliothèque le livre de Mansour CHALLITA, « L’Art de la Politique », il s’est mis à lire. Cela a fait sensation ! À tel point que le lendemain, la photo du président en train de lire le livre de CHALLITA est parue dans la plupart des grands journaux.
Le journal « A Critica », à Manaus (en Amazonie) a publié, le 13 octobre de la même année, un article de Mário YPIRANGA intitulé « Mansour CHALLITA » ; l’auteur y affirme : « Pour nous, Mansour CHALLITA ne reprèsente pas qu’une ‘parsona grata’, toujours bienvenue de par son sourire affable ; pour nous, il est aussi l’homme érudit, connaisseur profond de tout ce qui concerne le Moyen Orient ».
Jorge AMADO, qui a préfacé l’oeuvre de Mansour CHALLITA intitulée « Mosaïque de l’Orient », affirme : « Je tiens en particulière estime l’écrivain libanais Mansour CHALLITA, un défenseur de la culture arabe au Brésil, un homme infatigable, à activités multiples ; une personnalité qui se fait remarquer parmi les intellectuels aussi bien de son pays que du nôtre… Mansour CHALLITA est un écrivain extrèmement doué, dont la prose est riche en modulations multiples, la sensibilité verbale est admirable et la poésie, profonde.
Ces idées me sont venues lorsque je suis arrivé à la dernière page du nouveau livre de Mansour CHALLITA, les « Mosaïques du Moyen Orient », un vrai cocktail de thèmes et de genres littéraires. Je trouve, dans ce livre si expressif, le conteur, l’auteur d’essais littéraires, le passionné d’histoire, le savant doté d’une grande expérience de vie, qui conceptualise l’art de vivre ; j’y trouve plusieurs Mansour CHALLITA, y compris le polèmiste politique qui discute les problèmes du Moyen Orient. Des genres et des thèses y mêlent pour produire un vrai cocktail aux fines saveurs, mêmes si la base commune reste toujours la même : la nature du nouvel homme oriental et la source de sa profonde culture millénaire. Ses pages sur la littérature arabe sont savantes et exaltantes. Et ses concepts sur l’art de vivre, de toute beauté, sont riches d’amour pour la vie… »
En 1994, Mansour CHALLITA a reçu la « Médaille du Mérite Tamandaré », signée par le Ministre de la Marine.
Un an plus tard, plus précisément le 15 septembre 1995, il a reçu, en séance solennelle importante et très courue, tenue dans la Salle Principale de l’Association des Professeurs Universitaires de Viçosa – ASPUV – le titre de membre honoraire de l’Académie de Lettres de Viçosa – ALV, « CHALLITA, un cas assez rare dans le monde et unique dans le milieu culturel brésilien, était déjà arrivé à l’âge adulte lorsqu’il a débarqué au Brésil, sans rien connaître de la langue portugaise ; toutefois, il n’a jamais considérée cette langue à la légère ; au contraire, il s’est efforcé de l’apprendre, à tel point que, peu de temps après, il savait déjà en user avec compétence dans ses ouvrages, rédigés avec soin ». C’est ainsi qu’il a été présenté au public, à l’occasion de la séance commémorative de sa prise de fonction.
Le président du Liban, Elias HRAOUI (1990 et 1998), voulant rendre hommage à Mansour CHALLITA, lui a décerné la « Médaille Nationale du Cèdre, Grade Commandeur » ; CHALLITA l’a reçue, en 1996, des mains de l’ambassadeur du Liban au Brésil, M. Gazi CHIDIAC.
PATRONAGE CULTUREL
En juin 1984, Mansour CHALLITA a mis en route un grand concours journalistique intitulé « Gibran et les Robots », dont le prix principal était un voyage au Liban, tous frais payés. Le slogan du concours ? « L’Angleterre à Shakespeare, le Liban a Gibran ».
Dans ce contexte, l’association Gibran, a produit une médaille destinée à toute personne ayant contribué efficacement à la promotion de Gibran et de son œuvre. Sur la médaille, le slogan historique qui suit : « Un legs culturel six fois millénaire ».
Ce concours, qui a eu des répercussions inattendues, lancé à l’occasion d’un dîner offert par l’Association Gibran à l’Association Brésilienne de Lettre, a été présenté comme suit. « Il existe une usine au Japon, Fujitsu Fanuc, où la production est assurée uniquement par des robots. Aux USA, la ville de Columbus, Ohio, est entièrement informatisée. L’avion franco-britannique Concorde est si rapide que lorsqu’il vole de l’Orient vers l’Occident, il dépasse la marche du temps ».
Que représentent le message de Gibran et toute la culture millénaire de l’Orient face à de tels prodiges ? Devons-nous les considérer comme des obstacles au progrès et les dépasser ? Ou alors devons-nous nous en servir, plus que jamais, pour protéger notre humanité contre la déshumanisation ?
D’autres événements ont eu également une grande répercussion au Brésil, tels que le Premier Forum de Débats sur les Relations Commerciales entre le Brésil et le Monde Arabe, en 1972, et le Premier Forum de Débats sur les Relations Économiques entre le Brésil et le Monde Arabe, en 1974.