Yasser Hawari

Une entrevue avec Frida Anbar, conseillère et romancière,a l’occasion du lancement de son premier roman,Aléas,



Frida Anbar, conseillère et romancière





Frida Anbar invente des histoires depuis l'âge de six ans.

Frida Anbar invente des histoires depuis l’âge de six ans.

Le jour, Frida Anbar est conseillère au Bureau des relations internationales de l’Université de Montréal. Le matin, entre cinq et sept heures, elle se consacre à sa passion: l’écriture. Une activité à laquelle elle a commencé à s’adonner dès qu’elle a su tenir un crayon. «Déjà à l’âge de six ans, j’inventais des histoires dans ma tête. Plus tard, j’ai écrit des nouvelles et j’ai participé à des concours. Ce n’est que récemment que j’ai envisagé l’écriture plus sérieusement», raconte Mme Anbar.

À l’occasion du lancement de son premier roman,Aléas, elle a confié à Forum qu’elle vivait bien sa double vie. Et elle n’a pas du tout envie de quitter son emploi à l’Université. Après tout, Louis Émond a aussi été une partie de sa vie bucheron. Et Paul Gauguin a longtemps travaillé dans une banque.


Aléas met en scène Célia Carnoldi, une jeune Française de 33 ans vivant à Montréal et qui se trouve à un carrefour. «Elle a abandonné une carrière prospère à la suite d’un épuisement professionnel pour se laisser vivre et réfléchir sur le sens profond de la vie. Pour survivre financièrement, elle a ouvert un service de traiteur.» Son existence est chamboulée après sa rencontre avec Samir Hayek, un riche homme d’affaires libanais qui vit à un rythme effréné entre Beyrouth, Paris et Montréal et qui collectionne les conquêtes féminines.


«Ils deviennent amants très vite et sombrent dans une volupté et une extase qu’ils n’ont jamais connues. Foudroyés par une passion naissante, ils se laissent tous les deux aller au plaisir délirant d’un amour physique au-delà du tolérable. Samir invite Célia au Liban. Au bord de la Méditerranée, elle découvre une ville frémissante et merveilleuse, un pays sensuel, un peuple sophistiqué et une gastronomie riche en couleurs et en saveurs. Exaltés par les sentiments qu’ils éprouvent l’un pour l’autre, Célia et Samir vont concrétiser, chacun à sa façon, des projets personnels. Confrontés à eux-mêmes, ils doivent mesurer la force du sentiment qui les unit et dompter leurs pulsions les plus destructrices», comme l’écrit l’auteure dans le feuillet explicatif qui accompagne son roman, qu’on lit avec entrain.


Un récit contemporain où l’émotion et la richesse narrative très visuelle s’entremêlent en mots simples au fil d’évènements marqués les uns par le désir et les sentiments amoureux, les autres par les grandes questions de l’existence, le souci de survivre. «C’est l’histoire d’un envoutement», affirme la romancière d’origine libanaise pour qui l’écriture et la lecture d’un livre sont comme un voyage. «On en revient enrichi et transformé», observe-t-elle.


L’UdeM, son alma mater


Diplômée du Département de communication, où elle a rédigé un mémoire de maitrise sous la supervision du professeur Claude Martin, Mme Anbar, mère d’un garçon de 18 ans et d’une fille de 12 ans, est conseillère en relations internationales depuis six ans.


À l’Université, elle a occupé son premier emploi en 2000 comme chargée de cours. Elle a travaillé ensuite pendant cinq ans à titre de webmestre, sous la supervision du regretté Luc Giroux, à l’époque vice-doyen à la planification et aux nouvelles technologies, et en collaboration avec le Bureau des communications et des relations publiques, à l’implantation et à la refonte visuelle des sites Internet de tous les départements de la Faculté des arts et des sciences.


Aujourd’hui, celle qui a immigré au Québec en 1979 avec ses parents pour fuir la guerre du Liban est une personne-ressource au Bureau des relations internationales de l’UdeM pour tout ce qui touche l’Europe et le Moyen-Orient. Ses tâches sont très diversifiées. Un jour, il peut s’agir de négocier des ententes internationales ou de voir à la réception d’une délégation. Un autre, elle peut travailler sur les programmes d’échanges étudiants ou à l’organisation d’un colloque. Elle est également responsable du bon déroulement des missions de la haute direction dans sa région. Pour Frida Anbar, c’est précisément cette absence de routine qui lui fait aimer son travail.


Projet d’entraide


Pourtant, un besoin intérieur se fait sentir au début de la quarantaine. Le désir d’écrire qui la tenaille depuis toujours refait surface. «L’histoire d’Aléas revenait sans cesse dans ma tête, dit Mme Anbar. J’en avais des insomnies. Le jour de mes 43 ans, j’ai décidé que j’allais, quoi qu’il advienne, écrire mon roman cette année-là.»


Défi relevé. Un an plus tard, l’ouvrage est terminé. Depuis le 30 septembre, on peut acheter la version électronique sur Amazon.com (Kindle). Elle est lisible sur ordinateur, portable et téléphone intelligent. D’ici Noël, on devrait aussi pouvoir s’y procurer la version imprimée, assure Mme Anbar.


La conseillère ne cache pas qu’elle est fière du chemin parcouru. Même si son roman est publié à compte d’auteur et non par une maison d’édition reconnue. «J’ai eu des offres de deux éditeurs: l’Amalthée et La Canopée. Il fallait que je leur cède tous mes droits. De plus, le livre aurait été vendu 25$ et je n’aurais reçu que 1$!»


Titanic
Cela ne satisfaisait pas les attentes de Frida Anbar, pour qui Aléas n’est pas seulement un roman. «C’est un projet d’entraide. En le publiant moi-même, je pouvais mettre le livre en vente à 8,99$. Deux dollars vont à Kindle. Et, pour chaque livre vendu, un don de 2$ est versé à des œuvres de bienfaisance», explique Mme Anbar, qui complète présentement l’écriture de son deuxième roman.

À en juger par sa productivité, on comprend que la conciliation travail et écriture est vite devenue un style de vie…


Dominique Nancy


Frida Anbar, Aléas, vendu sur Amazon.com
289 pages, 8,99 $.


 



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