Felipe Nasr, jeune pilote brésilien d’origine libanaise de l’écurie Sauber, s’est hissé dimanche à la cinquième place du Grand Prix d’Australie, lors de sa première compétition en Formule 1, première manche de la saison. Cet exploit est le fruit de deux mois de préparation hors piste et trois semaines d’essais hivernaux en Espagne.
Lewis Hamilton, vainqueur de la course, a étrenné son 2e titre de champion du monde, et l’écurie Mercedes-AMG a fait de même, avec son premier doublé de la saison, grâce à Nico Rosberg. Un autre Allemand, Sebastian Vettel, a terminé 3e, et donc sur le podium, pour sa première course avec Ferrari. Dans le cockpit de sa voiture rouge, il a lancé un vibrant « Forza Ferrari » pendant le tour d’honneur.
« Dès que j’ai appris que j’allais piloter en F1, j’ai travaillé de manière encore plus intensive ma condition physique et ma préparation mentale, ainsi que tous les aspects hors pilotage, confiait Felipe Nasr, 22 ans, il y a quelques jours à l’AFP, lors d’un entretien à Barcelone. Avant Noël, je suis allé rencontrer l’équipe pour la première fois afin de faire la connaissance de tout le monde. C’est très important de comprendre les personnes avec qui vous partagez le même environnement et ainsi construire une bonne relation. »
« Avec l’équipe, ensemble, nous voulons revenir dans les points. Je suis beaucoup plus confiant par rapport à 2014 (la pire saison de l’équipe suisse Sauber, avec zéro point marqué). L’équipe a l’air beaucoup plus forte, cela donne confiance aux pilotes », avait-il confié. Objectif atteint, donc.
Parti en pole position et auteur d’un excellent départ, Hamilton n’a jamais été inquiété par Rosberg, même quand celui-ci s’est rapproché à une seconde et demie, aux 36e et au 52e tours. Il a contrôlé jusqu’au bout une course facile pour lui, dont 15 voitures seulement avaient pris le départ. « Nico a été très rapide pendant toute la course, et il fallait vraiment bien gérer la quantité d’essence et l’état de mes pneus. Quand il a mis la pression, j’ai pu réagir, donc tant mieux. C’était une course phénoménale pour nous », a réagi Hamilton juste après l’arrivée.
Cette victoire permet à Hamilton d’entamer la saison 2015 comme il avait terminé la saison 2014: par une victoire. C’est la 34e de sa carrière en F1, dont deux seulement à Melbourne: en 2008, l’année de son premier titre mondial, et donc dimanche, au terme d’une nouvelle démonstration parfaite de son talent, de bout en bout.
13 voitures en piste au 2e tour
« Ca ne se voyait peut-être pas de l’extérieur, mais j’ai attaqué de bout en bout. Le seul problème, c’est que Lewis n’a fait aucune erreur, il a fait une course de champion du monde », a résumé Rosberg, qui a gagné cinq fois l’an dernier.
La bonne surprise, pour beaucoup de fans de F1, est le podium de Vettel, pour ses grands débuts en course dans une Ferrari. Parti 4e sur la grille, l’Allemand a dépassé le Brésilien Felipe Massa (Williams) à la faveur de son arrêt au stand, qu’il a retardé jusqu’au 24e tour en ménageant ses pneus. « C’est vraiment génial et j’ai bien profité du tour d’honneur, en regardant les fans. Quand on pilote une voiture rouge, c’est aussi un sacré sentiment de voir qu’on obtient une récompense pour tout le travail effectué cet hiver », s’est réjoui Vettel, 5e seulement du championnat 2014 après avoir enchaîné quatre titres de champion du monde.
La mauvaise nouvelle, surtout pour les spectateurs australiens, c’est que 15 voitures seulement ont pris le départ de cette course. Les deux Manor Marussia, qui n’avaient pas roulé en essais, ont déclaré forfait tout comme Valtteri Bottas, le pilote Williams, blessé au dos pendant les qualifications. Et dans le tour de mise en grille, ce sont Kevin Magnussen (McLaren-Honda) et Daniil Kvyat (Red Bull-Renault) qui ont abandonné sur problèmes mécaniques avant même le départ. Le plateau s’est encore réduit à 13 voitures au bout du 1er tour, en raison des abandons prématurés des deux pilotes Lotus, Romain Grosjean et Pastor Maldonado. Finalement, 11 voitures ont terminé cette course disputée en plein soleil, devant des tribunes pleines.
L’Espagnol débutant Carlos Sainz Jr (Toro Rosso), joli 9e, a, comme Felipe Nasr, réussi à terminer dans les points son tout premier Grand Prix de F1. Mais pas le Néerlandais Max Verstappen (Toro Rosso), 17 ans, désormais le plus jeune pilote de l’histoire de la F1. |